Le plaisir d’apprendre. Manifeste, Philippe Meirieu, éditions Autrement, 2014

Temps de lecture : 2 mn.

Il s’agit bien d’un manifeste pour faire valoir l’idée que le plaisir et la joie de comprendre sont des nécessités incontournables pour penser les apprentissages scolaires. Dans cet ouvrage, autour de P. Meirieu, une douzaine de voies témoignent du plaisir d’apprendre. Les contributions sont hétérogènes, souvent très personnelles, des beaux textes aussi, ils ont en commun leur humanisme. Le propos recoupe les préoccupations de Georges Snyders qui avait théorisé le bonheur d’apprendre autour de la joie, l’exigence culturelle et la fréquentation des chefs d’œuvre. Évidemment ce n’est pas une joie naïve à laquelle il est fait référence, car le bonheur est lié ici à ce qui fait grandir la compréhension du monde par l’élève : « La connaissance, alors ne l’alourdit plus, elle l’allège. Autant dire qu’elle le libère ».
Un manifeste n’est pas un mode d’emploi ni un programme, mais un engagement pour des valeurs et la proclamation d’idée. Nous en retenons une : loin de l’utilitarisme scolaire, l’ouvrage plaide pour aller chercher dans les savoirs les raisons de s’engager dans leur étude. L’intérêt de ce livre est aussi de questionner des formes pédagogiques véhiculées par l’éducation nouvelle, les méthodes actives, le tout compétence, qui ne suffisent souvent plus à l’implication des élèves dans l’étude. Au moment où l’on parle de refondation et de démocratisation de l’école, l’idée vaut examen et ce manifeste une lecture.