Que le meilleur gagne !- André COMTE-SPONVILLE, INSEP/Robert Laffont, 2021, 95 pages

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Ce livre reprend une interview éditée en 2010 complétée par une introduction récente.
L’auteur revient de façon plus positive sur la vision qu’il avait alors développée sur le sport. Les affirmations étaient rudes : « Indifférent » (au sport), ce serait trop dire. Mais le sport n’est pas pour moi quelque chose d’essentiel ». Il consent à dire qu’il s’intéresse au sport « comme phénomène de société, quoique surtout comme spectacle…

et de façon plus personnelle en tant que père de famille ». De tels présupposés le conduisent à des développements qui tendent à le présenter comme d’un intérêt annexe ; d’ailleurs, convient-il, « le sport reste à mes yeux un divertissement qu’on a toujours tort de prendre trop au sérieux ». Cependant il consent à rêver d’un sport (p.63) qui devrait rappeler aux enfants « l’égalité en droit et dignité, qui les aiderait à comprendre que tous les humains ne sont pas égaux en fait et en valeur ». Des développements stimulants.
L’introduction, écrite 10 ans plus tard, semble développer une approche plus généreuse en cherchant à comprendre « ce qu’est un sport ». Il s’engage alors dans un parcours visant à le distinguer du grand genre « activité physique ». Le cheminement est plaisant à suivre et pose des jalons pour conclure « que le sport est un loisir actif, donc aussi le contraire d’un repos ou d’un divertissement simplement passif » concédant que sa dimension spectaculaire ne touche en rien à l’essence du sport (p.24).
Un petit livre qui peut relancer, sur un mode apaisé, un débat sur l’intérêt du sport, question constitutive de l’EPS que nous voulons.