Relever les défis de l’éducation nouvelle, livre coordonné par Michel Neumayer et Etiennette Vellas

Temps de lecture : 2 mn.

Dans sa préface Philippe Mérieu rend un hommage appuyé aux pédagogues qui, face à la docilité dominante et au conformisme ambiant opposent « leur mauvais esprit en cherchant à savoir quel homme on forme ». Hommage à ceux qui résistent y compris au péril de leur vie, vivent ces emmerdeurs qui témoignent qu’une autre politique éducative est possible en associant dans le même acte: transmission et émancipation.

Suivent 45 parcours d’avenir regroupés en sept thèmes, donnant une image européenne de l’éducation nouvelle avec même quelques incursions en Haïti, Amérique latine et Afrique, sans volonté d’afficher un quelconque modèle ni en terme de contenu ni pour afficher un militantisme idéal, mais une succession de témoignages marqués par un profond investissement.
On parcourt ainsi la citoyenneté avec, par exemple, le témoignage de Colette Charlet qui découvre dans son itinéraire la prégnance de l’idéologie des dons et va s’efforcer tout au long de son cheminement de « construire de l’intelligence collective ». Innover-transformer avec, par exemple, le suisse J.Marc Richard qui a su retirer trois principes forts d’une de ses expériences sur l’échec scolaire:admettre que l’échec scolaire est d’abord celui de l’école; la recherche de l’efficacité passe par le travail collectif; les enseignants doivent formaliser leurs pratiques…

Pour créer et inventer, Méryl Marchetti nous invite à sortir nos démarches du cadre démarche, cesser de jouer l’éducation nouvelle pour entrer vraiment dans le sens : sortir l’atelier d’écriture de l’atelier pour l’entrer dans le roman, sur scène…

Dans la rubrique enseigner-former le mexicain Philippe Eenens nous amène à reconnaître dans les apprentissages, les savoirs extrascolaires des enfants, leurs compétences non formelles, leurs méthodes spontanées et leurs points de vue personnels.
Dans la rubrique faiseurs d’école on trouvera la création d’une école « inclusive » basée sur: tous capables, tous créateurs, tous chercheurs. Enfin dans la dernière partie changer la vie, changer le travail Anny Gleyroux -Ducom s’interroge sur « comment établir d’autres rapports entre les êtres humains de toute la planète, pour qu’ils agissent seuls et ensemble pour changer leur vie et changer le monde ».

L’actualité de ce livre c’est qu’il affiirme la nécessité « de penser l’utopie » en réseau, comme une invitation à entrer dans la danse… auprès de tous ceux qui agissent déjà.