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Deux questions nous sont posées :
‐ Que signifie ‘’entrée dans la culture en EPS. La notion de performance est‐elle inhérente à cette entrée en culture ?
‐ Quelle articulation entre compétence attendue, performance reconnue et situation de référence ?


Développons quelques réflexions autour de ce questionnement …

Intervention orale de Y.Léziart, Université Rennes 2, aux Assises pédagogiques du 5-6 février 2015.

1) La performance : quel sens en EPS aujourd’hui ?

a) De la table Letessier à l’évaluation du progrès en EPS

Ce constat peut être effectué par tout observateur un peu lucide des pratiques de l’EPS aujourd’hui. Les séances de VB, que j’ai observé de longues années en suivant les étudiants dans leur mise en stage, sont des lieux où les matches ne donnent plus lieu à décompte des points. L’EPS n’est pas un cas isolé dans le système scolaire. Le
débat sur les notes pose le même type de question. L’opposition a sans doute comme objet l’application de ce qui a été appris précédemment (nous retrouvons là, sous une forme moderne, la distinction en usage sous l’éclectisme entre gym de formation et gym d’application). Les élèves jouent en situation d’opposition pour prendre du plaisir et pour tester leurs nouveaux acquis. Nous sommes sans doute là dans une hyper scolarisation de l’EPS

b) Quelques tentatives d’explication de l’affaiblissement de l’idée de performance en EPS

L’EPS est passée de la table Letessier (un modèle de la prise en compte de la performance mesurée) a une prise en compte de la performance selon de nouvelles normes, dans les épreuves du bac.
Diverses raisons peuvent être mises en avant pour analyser cette évolution, parmi celles‐ci :

‐ La critique systématique du sport dans les années 1970/1980 :
‐ L’EPS à l’éducation nationale (1981)
‐ L’évolution du rapport au travail dans la société (compétence et notion de projet)
‐ Le souci théorique d’égalité entre les élèves

2) Deux approfondissements nécessaires pour dépasser cette position

a) Revenir sur la culture et ses rapports à l’école

‐Une société est faite d’œuvres c’est à dire de constructions humaines visant à apporter des réponses à certaines questions qui sont les raisons d’être de ces œuvres

‐Entrer dans une société, se socialiser, c’est entrer en contact avec les œuvres qui la constituent, c’est entrer en certaines d’entre elles pour en devenir des acteurs

‐L’entrée d’une personne dans une œuvre qui participe par définition de la socialisation de la personne contribue du même coup à sa formation dans la mesure où cette personne se soumet à la discipline de l’œuvre

Toute institution est ainsi de fait un opérateur d’entrée dans certaines œuvres donc un opérateur de socialisation et de formation.

Les APSA phénomène de culture : Huizinga, Caillois, Jeu …

Il faut lutter contre le dualisme encore bien présent en ce domaine qui sépare la culture noble et les pratiques physiques et sportives

b) La notion d’activité : Action et activité

L’activité sert à faire la différence entre les animaux et les hommes. L’homme n’est pas un animal qui vit dans un milieu, c’est un sujet qui convertit le milieu en monde. L’activité est donc un processus d’humanisation. L’activité n’est pas un simple mouvement opératoire ou un simple travail d’exécution. Dans l’activité existe l’idée de la transformation du milieu. Vivre ce n’est pas être l’objet le sujet d’une organisation, c’est pouvoir transformer le lieu dans lequel on est assis. C’est fabriquer du milieu pour vivre (développer de nouveaux objets de l’activité, de nouveaux destinataires, de nouveaux instruments de l’activité)

2 sens à performance:

‐sens vulgaire : conception pragmatique : atteindre des objectifs que l’on nous a fixé

‐conception dynamique : se fixer des buts que l’on atteint et que l’on est capable de dépasser. C’est créer. La performance c’est la création de buts de tâches, c’est l’imagination au pouvoir.