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Temps de lecture : 2 mn.
Un livre passionnant qui porte sur les variations locales et sociales des chances d’apprendre des élèves en France. Les auteurs présentent 10 ans d’études avec un effort considérable d’écriture et de lien régulier entre les chapitres.
Le lecteur est progressivement conduit vers de plus en plus de complexité. En résumé, la hiérarchisation exacerbée des espaces scolaires va de pair avec une déstabilisation, voir une ghettoïsation des établissements les plus fuis, mais aussi avec une sélectivité accrue dans les autres. Elle amplifie les raisons de fuir un nombre croissant d’établissements dégradés, tout en raréfiant ceux qui paraissent « sûrs » (parce qu’ils sont les plus demandés). Ces derniers élèvent alors souvent le niveau d’exigence jusqu’à mettre en échec des élèves qui réussiraient ailleurs. Ce durcissement entre bons et mauvais (élèves, classes, établissements,) engendre ainsi tout une série de perturbations. L’étude confirme et étaye de nombreuses revendications syndicales. En Ile de France, on se doutait que les établissements ghettos obtenaient forcement de mauvais résultats mais – y compris les établissements refuges, aux bonnes réputations – sont aussi bien en dessous des résultats obtenus par d’autres établissements du même type en France. Le contournement de la carte scolaire et l’abandon collectif de la démocratisation ne sont pas simplement des enjeux pour les plus pauvres mais aussi pour les classes moyennes. Les auteurs montrent que les réformes des différents ministres ont surtout œuvré à rendre l’école accessible à tous sans jamais poser la question de rendre les savoirs accessibles à tous. Les enseignants se retrouvent à devoir gérer les conséquences des réformes sans jamais être accompagnés. Un grand bravo pour ce travail et un encouragement à nos lecteurs à aller découvrir ce livre.
