Ce livre aurait pu s’intituler : Comment faire la révolution aujourd’hui et autrement ? Dans Capitalexit ou catastrophe, l’historien Jean Sève et le philosophe Lucien Sève dialoguent sur les finalités, les fondamentaux et les outils d’une stratégie de transformation de la société. Passionnant !
Le point de départ du livre correspond à une urgence : le capitalisme est en train de générer une triple catastrophe, écologique, anthropologique et sociale.
Une rupture s’impose.
Mais pour les deux auteurs, la rupture ne s’imposera ni par les urnes, ni par la violence (toutes les révolutions par les armes ont échoué). Il faut donc esquisser ce que peut être une révolution aujourd’hui. Une révolution toute différente de toutes celles qui ont eu lieu jusqu’à présent, mais bien une transformation de la société rompant avec les divisions des sociétés de classes et toutes les formes de domination qui font plus ou moins système avec la domination économique.
Si une réponse majoritaire est nécessaire, aucun changement ne se fera d’en haut, ni de manière globale. L’intérêt du livre, et qui fait qu’il est différent d’autres sur le même sujet, et les auteurs estiment qu’une révolution est, « d’une certaine façon, déjà en oeuvre ».
Il existe dans la société actuelle des « futurs présents », du “déjà là” dépassant la société de classes. Et, et cela n’a pas toujours été le cas, il y a une « arme absolue, impossible à confisquer : c’est la culture critique du citoyen ». A partir de nombreux exemples, Jean et Lucien Sève montrent que les changements peuvent s’opérer grâce à des acteurs qui agissent autour de thématiques ciblées, et qui ont vocation à se poursuivre jusqu’à gagner.
Bien sûr, cela suppose que les différents mouvements s’unissent, mais cela se fera dans l’action et non pas – encore une fois – d’en haut. Ce livre peut susciter des débats, à coup sûr, c’est une arme anti-déprime pour toute personne qui milite pour un monde meilleur.