une EPS de conquêtes culturelles, exigeante sur les acquisitions comme sur la démarche créatrice, une EPS dont l’originalité est d’engager la personne totale par l’action dans un nouveau mode de connaissance.
une EPS vivante. Au moment où les contenus de la discipline se stabilisent sous la forme de programmes, il est important de conserver pour chaque enseignant une marge d’initiative. L’innovation pédagogique au plan le plus local n’est pas contradictoire avec la nécessaire définition d’une culture commune pour tous les jeunes d’une classe d’âge.
une EPS plurielle. Dans la période de rupture sur tous les plans que nous vivons, il n’est pas possible de penser l’EPS à partir d’un modèle unique. Cela ne correspond pas à la période d’innovation-invention dans laquelle il faut entrer. D’ailleurs, lorsqu’on analyse les pratiques, on se trouve devant une diversité de ” figures disciplinaires “1. ” Eps et Société ” devrait pouvoir fédérer autour d’un certain nombre de principes et d’orientations fondamentales, en reconnaissant la possibilités d’expressions personnelles différenciées selon les projets pédagogiques des établissements, les niveaux et les filières scolaires, les publics, les possibilités matérielles, les traditions locales, les compétences des enseignants, etc.
une EPS de combat. Sans l’utopie d’un sport humaniste, l’EPS n’a pas d’horizon.
La sous-évaluation des pratiques physiques dans l’éducation et la culture, les dérives des pratiques de haute performance, les pressions de l’environnement proche (établissement, municipalités…), ou lointain (ministère), sont autant d’obstacles au développement de l’EPS. Obstacles auxquels l’enseignant militant se heurte quotidiennement pour maintenir l’efficacité, le potentiel et le statut de la discipline.
La permanence de l’engagement, la vigilance vis-à-vis de la réalité de la classe et de l’établissement, la conviction (souvent ébranlée) de l’efficacité de l’action éducative, le sang-froid nécessaire dans des circonstances difficiles, sont des aspects du métier d’enseignant qu’une réflexion didactique et pédagogique ne doit pas négliger. Une EPS résolument critique et créatrice vis-à-vis des références sportives doit éclairer les jeunes sur les contradictions du fait sportif. Le sport scolaire est déjà un lieu d’innovation sportive.
Une EPS ouverte aux évolutions de la société.
L’EPS est au carrefour de plusieurs systèmes : économique et social, politique, scolaire, sportif, culturel, d ’éducation populaire… ce serait une erreur que de limiter le regard sur l’EPS à celui des spécialistes de la profession. Les enseignants d’EPS ont à s’enrichir des analyses des acteurs voisins sur leur propre métier. Cette ouverture aidera à situer la discipline dans les grands problèmes de société tels que la violence, l’exclusion, le vieillissement, la place des femmes…
Ce serait tout autant une erreur que de rester sur des schémas dépassés vis-à-vis des pratiques sociales des APS. En pleine évolution, le sport doit faire l’objet d’une analyse sérieuse qui aidera les enseignant à renouveler leurs références culturelles. Cette analyse ne peut se faire sans une collaboration élargie. N’est-ce-pas une faiblesse de la profession que de négliger des espaces de dialogue tels que les Offices Municipaux des Sports, les assises nationales ou locales du sport ?