Qui sommes nous ?

Le Centre EPS et Société est une association professionnelle, créée par le SNEP-FSU, qui s’est donné l’objectif de penser les questions de l’EPS dans ses rapports à l’école, aux questions sociales et sportives et, plus largement, aux débats idéologiques de l’heure.

EPS & Société produit une revue, ContrePied, qui est publiée à 10 000 exemplaires. Chaque numéro anime une question professionnelle. plus de 50 numéros ont été édités à ce jour.

Le SNEP-FSU offre chaque numéro à ses adhérent·es.

Réactiver la parole

Dans un monde qui bouge, qui se transforme, où les cadres d’analyse changent, où les générations se confrontent et où les antagonistes sociaux s’exaspèrent, le danger le plus grand est que rien ne se dise franchement ou pire encore que la parole soit confisquée par une minorité qui pense pour tout le monde et affadisse le débat. La pensée unique est l’ennemie du progrès. Au contraire, il faut impulser constamment un échange d’idées, d’expériences, de convictions pour que la profession dans sa grande masse soit concernée par son avenir et sorte d’une attitude ambiguë : à la fois méfiance envers les discours et suivisme institutionnel.

Le style est à trouver tant dans le type de langage que dans la forme de communication. Trop intello Contre-Pied ?. Encore trop restreint le cercle des participants ?
L’enjeu est d’importance car qui est porteur de la réalité de l’EPS si ce ne sont les enseignants d’EPS ? Où peut-on trouver la réalité de l’EPS si ce n’est dans les séances d’EPS ? Il nous faut apprendre à écouter les collègues qui, à partir de leurs pratiques, tentent de rapprocher le dire et le faire.

Une nouvelle professionnalité au coeur du débat

L’EPS pour tous et la réussite de tous n’est pas une incantation d’idéologues. Les enseignants d’EPS prennent à bras le corps, dans des réalisations efficaces, les questions posées par l’hétérogénéité des publics scolaires et pourtant l’échec scolaire persiste, même en EPS. Comment s’armer mieux collectivement pour comprendre les mécanismes d’exclusion et explorer les terrains d’innovations où la réussite est dans les faits ?
Parler de démocratisation, oui à condition de préciser qu’il s’agit de l’intégration de tous les élèves vis à vis d’un certain nombre de savoirs fondamentaux d’où la nécessité de construire une problématique : qui sont les exclus, exclus par rapport à quoi, quels savoirs fondamentaux, etc… oui encore, à condition d’accepter l’idée que les plus beaux objectifs, les plus généreux prennent consistance au creux des situations d’apprentissage. Les ambitions politiques se conjuguent au quotidien, dans les détails modestes des actes les plus banals de l’enseignement, dans l’exercice concret du métier. Parvenir à “penser” sa pratique doit être un objectif pour le professeur d’EPS. Ne faut-il pas interroger la compétence réelle des enseignants ? Fut-ce douloureux. L’ambition c’est une professionnalité maîtrisée dans toutes ses dimensions. La contribution du centre au colloque du SNEP en mars doit se situer précisément dans cette perspective et interpeller la formation initiale et continue

Résister et innover

- à la tentation du renoncement au projet politique de démocratisation du système scolaire et à la volonté d’innovation… tant les difficultés sont grandes en certains endroits.
- à la pression idéologique qui cherche à convaincre par diverses voies(théoriques ou matérielles) que les évolutions observées dans notre société en crise sont inéluctables et que déterminations socio-culturelles et biologiques des individus plaident contre les projets de démocratisation et de culture commune.
- aux dérives pédagogistes qui de “l’enfant au centre” au “tout socialisation” sèment le trouble vis-à-vis de l’exigence essentielle de l’école qui est de transmettre des savoirs.
- à l’attitude humanitaire en éducation qui se satisfait de résultat locaux, ponctuels, très individualisés : ” si au bout du compte, j’en sauve un… “. L’action éducative ainsi réduite, c’est une déresponsabilisation du politique sur l’éducatif, et le report de la responsabilité des échecs sur les enseignants et le fonctionnement des établissements.
” Eps et société ” doit réaffirmer ses options relatives à la fonction de l’école et de l’EPS. Pour une EPS citoyenne, au sens où elle doit être évaluée à l’aune des savoirs acquis par tous les élèves dans le vaste champ des APSA. C’est cela qui est réellement ” libérateur “.

 

Une visée disciplinaire progressiste

- une EPS de conquêtes culturelles, exigeante sur les acquisitions comme sur la démarche créatrice, une EPS dont l’originalité est d’engager la personne totale par l’action dans un nouveau mode de connaissance.
- une EPS vivante. Au moment où les contenus de la discipline se stabilisent sous la forme de programmes, il est important de conserver pour chaque enseignant une marge d’initiative. L’innovation pédagogique au plan le plus local n’est pas contradictoire avec la nécessaire définition d’une culture commune pour tous les jeunes d’une classe d’âge.
- une EPS plurielle. Dans la période de rupture sur tous les plans que nous vivons, il n’est pas possible de penser l’EPS à partir d’un modèle unique. Cela ne correspond pas à la période d’innovation-invention dans laquelle il faut entrer. D’ailleurs, lorsqu’on analyse les pratiques, on se trouve devant une diversité de ” figures disciplinaires “1. ” Eps et Société ” devrait pouvoir fédérer autour d’un certain nombre de principes et d’orientations fondamentales, en reconnaissant la possibilités d’expressions personnelles différenciées selon les projets pédagogiques des établissements, les niveaux et les filières scolaires, les publics, les possibilités matérielles, les traditions locales, les compétences des enseignants, etc.
- une EPS de combat. Sans l’utopie d’un sport humaniste, l’EPS n’a pas d’horizon.
La sous-évaluation des pratiques physiques dans l’éducation et la culture, les dérives des pratiques de haute performance, les pressions de l’environnement proche (établissement, municipalités…), ou lointain (ministère), sont autant d’obstacles au développement de l’EPS. Obstacles auxquels l’enseignant militant se heurte quotidiennement pour maintenir l’efficacité, le potentiel et le statut de la discipline.
La permanence de l’engagement, la vigilance vis-à-vis de la réalité de la classe et de l’établissement, la conviction (souvent ébranlée) de l’efficacité de l’action éducative, le sang-froid nécessaire dans des circonstances difficiles, sont des aspects du métier d’enseignant qu’une réflexion didactique et pédagogique ne doit pas négliger. Une EPS résolument critique et créatrice vis-à-vis des références sportives doit éclairer les jeunes sur les contradictions du fait sportif. Le sport scolaire est déjà un lieu d’innovation sportive.
Une EPS ouverte aux évolutions de la société.
L’EPS est au carrefour de plusieurs systèmes : économique et social, politique, scolaire, sportif, culturel, d ’éducation populaire… ce serait une erreur que de limiter le regard sur l’EPS à celui des spécialistes de la profession. Les enseignants d’EPS ont à s’enrichir des analyses des acteurs voisins sur leur propre métier. Cette ouverture aidera à situer la discipline dans les grands problèmes de société tels que la violence, l’exclusion, le vieillissement, la place des femmes…
Ce serait tout autant une erreur que de rester sur des schémas dépassés vis-à-vis des pratiques sociales des APS. En pleine évolution, le sport doit faire l’objet d’une analyse sérieuse qui aidera les enseignant à renouveler leurs références culturelles. Cette analyse ne peut se faire sans une collaboration élargie. N’est-ce-pas une faiblesse de la profession que de négliger des espaces de dialogue tels que les Offices Municipaux des Sports, les assises nationales ou locales du sport ?

 

Impulser, soutenir les innovations

La pratique professionnelle (ce qui se passe sur le terrain) est centrale. La diversité reflète le dynamisme d’une profession qui croit encore en son métier2. Mais cette diversité n’est pas connue ni analysée. Identifier les pratiques novatrices eu égard aux objectifs du projet politique explicite, les analyser, les diffuser représentent un aspect essentiel du travail du centre ” EPS et Société “, pour aider les enseignants à reconquérir une confiance mobilisatrice. En ce sens, une utopie conjuguée à des propositions concrètes et ouvertes constituerait une aide appréciable.

Réanimer les polémiques théoriques

Le soucis de coller à la réalité du terrain n’exclut pas le débat théorique. Bien au contraire, l’analyse des pratiques sera d’autant plus fine que le cadre notionnel et théorique sera clair. Il ne s’agira pas de jouer la pratique contre la théorie, mais de faire jouer la dialectique qui unit les deux dimensions de la discipline qui a en fait une double vie, théorique et pratique. Il faut donc traiter des enjeux de contenus, de programmes, des enjeux épistémologiques pour élucider ce que contient notre ” mémoire collective “.
” EPS et Société ” doit être également un observatoire des pratiques physiques et sportives, pour renouveler et préciser nos références.