Pour l’émancipation, se libérer des dominations, François Galichet, aux éditions Chronique sociale, 2014

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L’émancipation est un mot qui a été énormément utilisé ces dernières années …

et en particulier par nous pour fixer le cap de la noble finalité de l’école. Beaucoup utilisé ne signifie pas forcément bien défini.
C’est un slogan qui renvoie confusément au combat contre toute forme de domination.
L’auteur fait ici, dans une formule éditoriale courte, simple et facilement accessible, un travail très utile de retour sur ce concept. Définition, histoire de la pensée philosophique, sociologique, ce détour nous apporte un éclaircissement salutaire. Il donne par ailleurs quelques éléments de réponse à une question que l’on se pose souvent : à quelles conditions le savoir est-il libérateur ? Plusieurs réponses. Par exemple par la « stratégie rationaliste » : s’il est mis en rapport avec son origine, ce pour quoi il a été construit. C’est ce que nous travaillons au Centre EPS lorsque nous parlons d’anthropologie. Ensuite il est utile, au sens où il conduit vers l’indépendance dans son domaine d’application. Enfin le troisième critère, c’est sa capacité à mettre les hommes en communication. Pour la « stratégie libertaire », c’est plutôt le cheminement vers « la conscience de… » qui est émancipateur. Dans cette logique, la question de l’égalité joue un rôle central. Pour ce que l’auteur appelle « la stratégie cognitiviste », c’est l’apprentissage et le travail qui deviennent libérateurs, en soi…
Au bout du compte le tour d’horizon est à la fois intéressant, mais aussi troublant. Car si chacun-e peut y mettre différente choses, à quoi faut-il s’accrocher ? à tout, probablement, parce que, comme le dit la dernière phrase du livre, l’émancipation est par principe illimitée et infinie.