Jean-Yves Viollier est l’auteur de cet ouvrage compact et engagé. Ancien journaliste à L’équipe, le rugby dès sa plus jeune enfance a toujours fait partie de son éducation de sa culture, de sa vie. Les valeurs du rugby ne sont pas seulement déclaratives : elles ont structuré sa vie, ses relations et ses choix; amitié, solidarité, abnégation, altruisme ne sont pas des slogans pour l’auteur; le rugby fut, et est encore aujourd’hui pour lui plus qu’un sport, c’est une quasi éthique nécessaire.
La crise que traverse le rugby, connue par quasiment toute l’opinion publique, révèle, en fait des changements, des transformations redoutables et destructrices : professionnalisme, intérêts financiers, normalisation des pratiques, et défi physique permanent réalisé par des pratiquants body buldés ;
la formation tactique, l’intelligence de jeu, l’initiative individuelle sont bien loin pour fabriquer ces nouveaux héros de l’ovalie financière.
L’auteur cite de nombreux faits et exemples qui montrent la dangereuse pente empruntée : le rugby est en péril, tant dans son jeu que dans ses valeurs.
Il est urgent de réagir, « car on a raison de dire que c’est une manière d’être» (Henri Vincenot); «le rugby doit d’abord rester l’art de bien passer sa jeunesse» (André Alvarez). «Dans une équipe de rugby, il n’y a pas de passagers, il n’y a qu’un équipage» (Pierre Villepreux). Le temps d’une nouvelle humanité rugbystique est venu: « ce n’est pas parce qu’il est violent que j’aime le rugby. C’est parce qu‘il est intelligent». Françoise Sagan.