Les éditions du seuil en 1984, publient « De l’école », un essaie de Jean Claude Milner qui prend toute sa place dans les débats du moment. Les éditions verdiers choisissent de le publier à nouveau plus de 20 ans après, il n’en reste pas moins pertinent pour porter un regard sur les réformes en cours.
C’est un livre intéressant à plusieurs niveaux. Intéressant sur la polémique naissante entre républicain et pédagogue, entre les positions syndicales qui ont d’ailleurs abouti à la création de la FSU. Une opposition qui porte essentiellement sur les savoirs à transmettre au sein de l’école et sur la formation de ceux chargés de les transmettre. Jean Claude Milner développe l’idée qu’il existe une relation entre les savoirs enseignés et l’autonomie des établissements et des enseignants. En d’autres termes, plus les savoirs enseignés sont de haut niveau et exigeants, plus les enseignants ont une autonomie et une liberté dans le temps de travail. L’auteur relie la place des savoirs dans l’école, à la fonction de l’école dans la construction d’un Homme libre. L’école dit il « n’a qu’un devoir : résister à la puissance de l’opinion… ». En 2009, la lecture de ce livre ne peut se faire sans conserver en arrière plan la réforme de la formation des enseignants. Les positions des syndicats ou des structures est assez intéressants à analyser à partir de cet angle : (de) quels savoirs à l’école ? Nous regrettons comme souvent une opposition entre la pédagogie et les savoirs.
L’enjeu n’est-il pas de concilier l’un et l’autre et d’exiger pour le métier d’enseignant un haut niveau de professionnalité disciplinaire ? Au risque d’avoir des enseignants possédant beaucoup de savoirs mais incapables d’y intéresser les jeunes générations.