Extraits de Le sport, l’émotion, l’espace. Bernard Jeu, Vigot, 1977.
« En fait, on néglige trop le poids de l’histoire et de la culture, celui des émotions ainsi véhiculées. Il y a là tout un héritage d’expérience accumulée, ramassée, codifiée, stylisée des schémas de conduite, des comportements quasi instinctifs aux significations obscures, l’action persistante, insistante, et surtout motivante d’une affectivité ressentie dans la participation à une sorte d’inconscient collectif qui se matérialise dans les structures du sport …
Dans ces conditions, il serait impossible, à moins d’une véritable démission intellectuelle, de se contenter d’une approche positiviste et utilitaire du sport. Le sport ne provient pas de n’importe quoi. Il a sa logique propre. Le sport s’inscrit dans le cadre de la culture populaire. Il se construit dans l’histoire où il trouve ses matériaux, ses techniques, son inspiration. Il se définit en fonction de la réceptivité d’un milieu social qui y découvre une image de soi. »
Extrait paru dans Contrepied HS n°4 – Sport demain, enjeu citoyen – Sept 2012