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Le constat que «le déficit musculaire menace les jeunes»(Pascale Santi, Le Monde, 9 octobre 2024.) traduit incontestablement un souci social qui peut rencontrer, plus fréquemment depuis la COVID, le constat professionnel. Il est clair que la panique morale qui s’est développée autour de la vie physique (et de sa gestion individuelle), promulguée et agitée par les divers gouvernements et le lobby médical, a lourdement pesé sur les derniers contenus des programmes EPS, collèges et lycées. C’est ainsi qu’est née notre idée d’un ContrePied organisé autour de la condition physique …
… C’est ainsi qu’est née notre idée d’un ContrePied organisé autour de la condition physique; il part de ces constats, non pas pour y stagner mais pour comprendre les enjeux de notre discipline en évitant les risques biologisants (dont le titre de l’article n’est pas épargné), sociaux, en restant à l’éploration, aujourd’hui convenue, de la perte des capacités physiques des jeunes, tout en ne posant pas la question culturelle, qui reste la plus-value considérable du sport et des arts 1.
Les récents JOP n’ont visiblement pas débloqué les têtes de nos personnels politiques en responsabilité.
La condition physique ne doit pas être détachée de son substrat culturel, et doit être conçue, telle est notre option fondamentale, dans le cœur même des pratiques des APSA: règlement, tactique, technique, activité des élèves doivent être compris comme un tout rendu signifiant par l’art de l’enseignant·e. À l’envers du sens commun et des nombreuses plateformes numériques, exploitant l’attrait de millions de personnes, qui font de chacun·e un automate de sa personne même, mu·e par une motricité pure issue de l’imagination déliée des multiples actes que toute activité sportive ou artistique impose. N’oublions pas qu’il s’agit ici de former des jeunes en EPS et de les rendre capacitaires dans une approche polytechnique.
Tout cela ne doit pas nous écarter d’une définition de la condition physique qui soit à même de tracer une ligne de travail à usage de la profession. Vous lirez avec intérêt les multiples approches des contributeurs·ices que l’injonction initiale, que nous nous sommes donnée, peut produire. La démarche est constante, rejoignant en cela notre persévérante préoccupation d’exigence sans laquelle tout enseignement demeure un raté d’émancipation.
Nous ne doutons pas de votre perspicacité pour signaler nos insuffisances certes, mais surtout nous rejoindre et, par vos propositions, faire aboutir notre objectif commun d’une EPS toujours plus efficace et plaisante dans le développement de toutes et tous. Une pédagogie de l’exigence ? Certainement ! À débattre.
Jean Lafontan