Apprendre ensemble à l’AS, avec le sport scolaire

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Un modèle ambitieux : le service public du sport scolaire du second degré, organisé sous une forme associative

Le SNEP-FSU s’est toujours beaucoup impliqué pour développer le sport scolaire dans toutes ses dimensions, pour le défendre à chaque attaque portée – et elles ont été nombreuses depuis 40 ans – et surtout pour en faire un véritable outil au service de tous les élèves volontaires des collèges, lycées et LP. L’objectif, c’est la démocratisation de l’accès aux pratiques sportives et artistiques proposées à tous et partout, mais aussi la démocratisation du système éducatif, avec de nombreux jeunes qui s’épanouissent à travers leur engagement au sein de l’AS, et des retombées certaines sur leur réussite scolaire.

Le « modèle Français du sport scolaire du second degré » repose sur trois piliers que le SNEP juge indissociables, résumés ci-dessous :
– L’existence d’une AS dans tous les établissements, présidée « de droit » par le chef d’établissement,
– Le forfait AS/UNSS de trois heures dans le service des enseignants d’EPS,
– L’existence, à tous les niveaux, d’une structure fédérale – aujourd’hui l’UNSS – chargée d’organiser les rencontres entre AS, du district aux championnats de France. Les instances de l’UNSS sont présidées par les responsables hiérarchiques de l’EN concernés, DASEN, recteurs et ministre.

Pour développer et améliorer le sport scolaire, le SNEP considère qu’il faut agir simultanément sur ces trois piliers. C’est ce qu’il s’efforce de faire à travers une activité syndicale permanente sur ce champ de responsabilité :
– Au niveau local, avec les enseignants d’EPS animateurs des AS et coordonnateurs de district. L’enjeu essentiel est que les AS aient les conditions et moyens de fonctionner de façon optimale.

— Encadrement, avec le forfait de 3h pour les enseignants d’EPS et des aides diverses,

— Installations, avec des créneaux pour les entraînements et compétitions, dans la journée et le mercredi après-midi,

— Budget nécessaire pour les déplacements et les achats de matériel, subventions,

— Moyens pour les districts, et notamment leurs coordinateurs,

— Fonctionnement démocratique des AS et districts, avec notamment les réunions des comités directeurs et des AG d’AS, les journées UNSS pour les animateurs, les secrétaires, les coordonnateurs, le travail avec les chefs d’établissement présidents des AS,…
– Aux niveaux départemental, académique et national

— Fonctionnement démocratique de l’UNSS à tous ces niveaux, avec notamment travail en relation avec les enseignants animateurs et coordonnateurs, les élus des AS, le SNEP, avec fonctionnement effectif des instances (CD et CR UNSS, CA et AG nationale, CMD, CMR, CMN)

— Moyens – budgétaires, humains, matériels – permettant au service public du sport scolaire de remplir sa mission, avec notamment les cadres de l’UNSS et les coordonnateurs de district.
C’est cet ensemble indissociable qui permet aux AS et à l’UNSS de proposer, tout au long de l’année et sur tout le territoire, la pratique d’activités variées, sous forme d’entraînements et de compétitions, au meilleur niveau pour chacune et chacun des élèves qui adhèrent à l’AS de leur établissement et sont licenciés à UNSS.

Le sport scolaire, prolongement de l’EPS et catalyseur culturel

Apprendre, ensemble, par la pratique des APSA sous forme d’entraînements, de rencontres et de compétitions entre AS
Le sport scolaire doit conforter sa place dans la vie des collèges et lycées, comme prolongement, pour les élèves volontaires, de l’enseignement reçu dans les cours d’EPS, mais aussi comme outil d’innovation dans le champ des pratiques sportives. A l’opposé de la politique du chiffre ou des « publics cibles » que voulait imposer le ministère précédent – tout en asphyxiant progressivement les AS et l’UNSS – c’est une amélioration de la qualité de l’offre que le SNEP et les enseignants d’EPS mettent en perspective. Quelle que soit l’activité choisie, le sport scolaire, c’est une pratique volontaire, collective, le plus souvent compétitive, qui vise pour tous des apprentissages et des transformations dans un cadre associant plaisir et effort, convivialité et exigence et pour chacun l’accès à son meilleur niveau de pratique et de performance.

En ce sens, le sport scolaire a une identité réelle et spécifique, à travers une fonction éducative, sportive et sociale :
– Le sport scolaire, c’est « du sport » mais pas n’importe quel sport ; c’est un sport dont les formes se rapprochent de l’autogestion. Les élèves sont à la fois pratiquants et jeunes officiels arbitres, juges, reporters, même si les enseignants restent responsables et organisateurs de l’ensemble des activités. C’est un sport expurgé des dérives trop souvent présentes dans les compétitions fédérales et dans le sport professionnel et médiatisé. C’est un sport attentif aux pratiques mixtes, au statut des gagnants et des perdants, à la convivialité autour des rencontres, un sport qui s’efforce de ne pas éliminer précocement, un sport, enfin, qui n’hésite pas à innover dans ses formes de pratiques, pour les améliorer et mieux correspondre aux attentes des jeunes et à leurs besoins de formation.
– C’est du sport dans un cadre scolaire, mais « en marge » du cadre scolaire traditionnel. L’engagement y est volontaire, les regroupements différents de ceux de la classe, les rencontres et compétitions ouvrent sur d’autres AS, d’autres élèves, d’autres lieux. C’est aussi une activité sans gratification en termes d’évaluation ou de notes, même si elle est compétitive, où la performance est recherchée pour soi et pour l’équipe.
– C’est enfin, dans une société inégalitaire marquée par un individualisme exacerbé et des pratiques physiques et sportives très nettement corrélées au milieu social d’appartenance, une occasion unique pour de nombreux jeunes, filles et garçons, d’accéder, au sein d’un collectif, dans le cadre de l’Ecole, à des pratiques sportives et artistiques riches, au meilleur niveau possible, avec un encadrement professionnel de qualité. Il n’est pas anodin que le service public du sport scolaire du second degré rassemble plus d’un million d’élèves dans des rencontres entre AS d’établissements, principalement le mercredi après-midi.

Chacun pourra bien sûr, au vu de son expérience personnelle, se reconnaitre ou non dans cette analyse, la juger trop flatteuse ou au contraire en dessous de la réalité, relever des écarts plus ou moins importants avec ce qui se passe réellement « sur le terrain ».
Il est évident, en particulier, que les conditions de fonctionnement des AS, sont très rarement telles que revendiquées ci-dessus. En conséquence, il est évidemment compliqué de proposer une offre de pratique et de formation des jeunes répondant à l’ensemble des enjeux. Considérons que le défi qui nous est proposé est de rapprocher la réalité de chaque AS et ce qu’on peut qualifier d’utopie syndicale.