Comme un centre d’art dramatique, mais pour le cirque : le CNAC !

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Créé par le ministère de la Culture en 1985, pour répondre aux besoins de formation de jeunes attirés par les arts du cirque et non issus des familles circassiennes, le Centre national des arts du cirque (CNAC) accueille des étudiants post bac. Barbara Appert-Raulin, responsable de la formation permanente, présente les activités du centre national.


On peut regrouper les activités du CNAC autour de cinq axes : l’école supérieure, la formation permanente, le centre de ressources documentaires et audiovisuelles, un lieu de recherche dont l’atelier de construction, l’édition.

L’école nationale supérieure (Ensac) : recrute depuis sa création des étudiants titulaires du bac ou équivalent, pour une formation en deux ans débouchant sur un diplôme : le DMA (diplôme des métiers des arts) délivré conjointement par l’Education Nationale et le ministère de la Culture. Deux années à Châlons prolongées d’une année d’insertion professionnelle incluant la création du spectacle de fin d’études et sa tournée. Une quinzaine d’étudiants est recrutée, maîtrisant dès l’entrée une spécialisation circassienne. L’an prochain, pour cause d’alignement sur les normes européennes, la formation débouchera sur un diplôme de niveau licence : le Dnsp Cirque (diplôme national supérieur professionnel). La formation articule la rencontre entre les spécialités circassiennes et les arts de la scène (théâtre, danse, …).

Les promotions sont généralement équilibrées entre garçons et filles et de nombreuses spécialisations cohabitent, ce qui explique l’effectif en apparence restreint des promotions.

La recherche et l’atelier de construction : s’inscrit pleinement dans le souci de recherche novatrice instillé à l’école, à la fois dans la conception et la construction d’agrès utilisés par les étudiants, mais aussi dans la conception et la construction scénographiques pour les spectacles de fin d’études notamment.

Le centre de ressources : avec un fonds documentaire et vidéo très riche sur le spectacle vivant et le cirque, tant traditionnel que contemporain, une unité de production audiovisuelle et la mission de suivre les ex-étudiants après la sortie de l’école : un carnet d’adresse et une représentation des trajectoires : depuis 1989 et sur plus de 200 étudiants, ils sont toujours circassiens pour 90% d’entre eux, travaillent en général dans plusieurs compagnies, pour un tiers ils travaillent ou ont travaillé à l’étranger, plus de 20% sont investis dans la formation continue.

La formation permanente : qui s’adresse aux artistes et techniciens du spectacle vivant, et cible également la formation de formateurs et, à brève échéance, la préparation au diplôme d’Etat de professeur de cirque.

En 2009, sur proposition du rectorat de Reims, après la parution des programmes d’EPS, une formation de formateurs en arts du cirque est programmée : elle cible une quinzaine de collègues déjà investis dans cet enseignement, dont la grande majorité dans l’académie, et leur dispense une formation sur trois années consécutives, autour des thématiques suivantes :

  • 1er stage sur 8 jours groupés : sensibiliser à la dimension pluridisciplinaire et artistique du cirque : histoire du cirque, conception d’un projet artistique, l’espace circulaire, manipulations d’objets, art clownesque, oralité et théâtralité, le propos artistique (atelier de composition).
  • 2e stage sur 5 jours groupés (dont deux sur le week-end) : perfectionner la maitrise technique des disciplines circassiennes : dimensions techniques et pédagogiques des disciplines circassiennes : fil, acrobatie et jonglerie, organiser un atelier, proposer une séance avec une classe d’application en collège et en lycée, un débat sur la construction d’un projet artistique.
  • 3e stage : le processus de création (en cours de finalisation).

Du point de vue des retombées, même si un travail systématique n’a pas encore été mené sur la question : une option bac arts du cirque s’ouvre à la rentrée 2012 au Lycée Bayen de Châlons-en-Champagne, et un ancien étudiant est en ce moment en résidence sous chapiteau, dans un collège de l’académie, comme chaque année depuis 3 ans. Il faut consulter le programme académique de formation continue des profs eps pour évaluer les évolutions éventuelles, mais c’est peut-être encore un peu tôt, le dernier stage pour formateurs se déroulant l’an prochain.

Cet article est paru dans Contrepied – C’est quoi ce cirque ? – Hors-série n°3 – mai 2012