Par l’équipe du collège d’Aulnay sous bois. Le fait de mettre les élèves en situation de performance ne révèle pas toujours l’appropriation de savoirs ou du moins la possibilité de valider des compétences. Il y a une opposition stérile entre performance et compétence. Les enseignants du collège Victor Hugo d’Aulnay-sous-bois tentent de dépasser cette contradiction en proposant des brevets de savoir.
Les brevets nécessitent de clarifier les connaissances et les savoirs attendus à la fin d’un cycle par tous les élèves. Ils ne définissent pas un niveau idéal mais un niveau réel que tous les élèves doivent atteindre en 6e .
La définition précise des savoirs attendus, permet aux élèves d’identifier clairement les attendus du prof et participe sans aucun doute à dissiper le malentendu scolaire persistant pour de nombreux élèves.
L’échec des élèves n’est pas analysé en terme de manque mais en identifiant leurs erreurs et celles des enseignants dans leur implication scolaire. En effet les élèves « croyant faire ce qu’il faut en s’acquittant des tâches et en se conformant aux prescriptions scolaires sans pour autant être à même de mobiliser pour cela l’activité intellectuelle requise par un réel travail d’acculturation, estiment en être quitte avec les réquisits de l’institution, et satisfaire ainsi aux conditions de la réussite, ce qui n’est que rarement le cas. Le malentendu s’instaure. » 1
Un brevet va traduire les savoirs et les connaissances en termes de compétences directement identifiables. Nous travaillons à une objectivation des critères de réussite rassemblés dans un brevet. Il doit attester lors d’une une épreuve, cristallisant l’épaisseur culturelle de l’APSA concernée, l’acquisition par l’élève des savoirs et connaissances précisés dans les nouveaux programmes.
Tout en étant en priorité un outil pour les profs d’EPS, il doit être traduit simplement pour que les élèves puissent le manipuler et le comprendre.
Les brevets répondent à certains critères que nous nous étions donnés pour les évaluations 3e :
Une évaluation qui soit un outil d’apprentissage tout au long du cycle. Le nombre de tirs seuls, en hand-ball par exemple, répond à ce critère dans le sens où il est à la fois l’outil, le critère principal d’évaluation et utilisable par les élèves.
La note en direct : proposer une évaluation sous forme de brevet qui permette de savoir à la fin du cours si le brevet est acquis. L’élève doit pouvoir identifier, à tout moment, s’il a acquis ou non acquis le brevet.
L’équipe s’accorde pour dire que le passage par ce travail a permis une réappropriation collective de ces savoirs, redéfinis ensemble, grâce à la multiplication des débats et a servi d’outils extrêmement utiles pour les nouveaux arrivants dans l’établissement. Suite aux brevets 6e, des brevets en 3e, devenue évaluation commune du DNB dans 4 APSA.
Du côté des élèves, ceux ci savent ce qu’ils ont acquis ou non acquis, c’est un facteur de motivation
d’autant qu’ils peuvent faire le constat que chacun doit apprendre la même chose, quelque soit sa classe.
- La scolarisation de la France, dir. Jean-Pierre Terrail.↩