Fait nouveau qui mérite d’être souligné : un responsable syndical a été invité à siéger dans un jury de thèse d’histoire.
C’était le 4 décembre 2004 à Lyon, Guilhem Veziers soutenait une thèse sur « l’histoire du syndicalisme des professeurs d’EP entre 1880 et 2002 ». Le jury était ainsi composé : Pierre Arnaud, directeur de la thèse, Jacques Girault, Antoine Prost, Thierry Terret, Jean-Marie Brohm (absent, dommage) et… Jacques Rouyer.
Après un échange parfois vif, nourri de nombreuses remarques sans concessions, le jury a délibéré et a attribué au candidat le titre de docteur en STAPS avec la mention « très honorable avec félicitations ».
Cette thèse qui va prochainement donner lieu à un livre marque (avec celle d’Attali) la reconnaissance enfin sérieuse du rôle de l’acteur syndical dans l’histoire de l’EPS.
Elle montre sur la durée l’autonomie d’une pensée pédagogique et syndicale et l’inconsistance du modèle explicatif de la courroie de transmission.
Après avoir souligné l’honnêteté de ce travail considérable, j’ai tenu à formuler deux critiques :
-le champs de l’intervention syndicale est limité aux enjeux pédagogiques et néglige tout le reste,
-l’explication du « courant sportif et culturel » par la rencontre du marxisme et de l’EPS est très réductrice, la vraie rencontre étant celle d’une profession d’éducateurs militants et d’un nouveau domaine de culture avec une influence très relative de l’idéologie. On attend le livre…