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Jusqu’alors, la revue Contrepied a largement traité de nombreux sports. Le cœur de notre option fait de la connaissance technique et tactique la matrice de notre discipline. Au total, plus d’une quinzaine dont les choix se sont faits à partir d’un cocktail mixant leur importance dans l’éventail des décisions des équipes pédagogiques mais aussi, sans toujours tenir compte de leur présence massive, à l’intérêt supposé de leur diffusion, à l’invitation à découvrir de nouveaux terrains d’enseignement, à faire en quelque sorte œuvre de formation continue. Cette démarche a suscité l’interrogation sur les équipes pédagogiques chargées de traduire ces objectifs en organisation, pédagogie et didactique. C’est fait.
Lorsqu’elles sont peu accueillantes, peu attirantes, les installations sont discriminantes au regard de l’engagement de chacun-e ; c’est alors le manque d’enthousiasme qui règle le travail et la qualité de l’activité dans les apprentissages. Lorsqu’elles sont au meilleur de ce que l’on peut obtenir, le plaisir nait avec la pratique et alors l’œuvre démocratique essentielle de l’école joue à plein.
Ce Contre Pied cherche à promouvoir ce que l’existence, les transformations, la création d’espaces, d’équipements, de matériels suscitent et produisent en volume et qualité de travail, en capacités démultipliées d’organisation des séances et des relations nouvelles qui naissent entre tous et toutes les élèves.
Ceux-ci deviennent alors plus exigeants et les enseignant-es sont plus sollicité-es. Nous le savons, les questions matérielles dictent plus ou moins fortement, les comportements des individus et plus spécialement des jeunes.
C’est la crédibilité de notre discipline qui se joue à partir de cette question sur fond de profondes inégalités tant géographiques que sociales.
Il n’y aura pas de programmes alternatifs si ceux-ci n’ont pas les moyens d’exprimer leurs exigences.
Historiquement c’est lorsque nous avons mené la lutte sur les équipements que les programmes ont pris tout leur sens. Aujourd’hui, nous abordons une phase régressive : en l’absence d’exigences culturelles que l’on nous propose dans les derniers programmes, nous devons reprendre, comme toujours, le chemin revendicatif concernant les installations.
L’acquisition de savoirs exigeants que nous avons en tête pour tous et toutes influe de manière décisive sur la conception tant qualitative que quantitative des équipements nécessaires. C’est la réflexion collective de la profession qui a mis en forme ses besoins matériels pour un travail bien fait et enrichissant ; elle impose toujours mieux ses innovations conceptuelles aux décideurs, sachant même se mêler aux débats techniques lors de l’élaboration de leurs conceptions et de leurs réalisations.
Aucune autre discipline n’a cette charge ahurissante de penser et d’exiger, trop souvent seule et dans de telles proportions, ses espaces d’enseignement. L’EPS s’élabore dans ses espaces de travail, ils en sont sa substance.
Tout le monde reconnait une profession combative. En même temps il faut constater un engagement trop frileux sur ces questions concrètes tout en sachant que les luttes sont difficiles, de véritables gageures car, avant tout culturelles : convaincre de l’intérêt d’une ambition pour la discipline, de ses cultures de référence, de la prise en compte de leur mouvement, de leur constante évolution. Et ceci tant chez des enseignant-es, des parents d’élèves, que des élue-s qui, dans leur propre scolarité, ont trop souvent croisé une EPS justement privée des moyens de ses ambitions. Nous avons décidé que le « meilleur » de ce qui s’est mené comme combats devait être diffusé afin d’enhardir chacune et chacun à exiger le respect de leurs compétences en exerçant dans des lieux pouvant les exprimer au mieux. C’est un fait démocratique essentiel dans l’école pour la réussite de tous les élèves.
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