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Une des premières signataires, Jacotte Sels élue des A.S., a appelé à franchir un cap dans la bataille pour l’égalité dans l’éducation et dans l’accès aux pratiques physiques, sportives et artistiques.
Elle a au passage salué le rôle déterminant d’Annick Davisse « d’éveilleure de conscience, de veilleure, de passeure aussi » sur ce sujet.

Le sport scolaire et la possibilité d’une pratique volontaire dans le cadre des AS constituent dans le service public un outil, un point fort ! Regardons en positif le nombre de filles licenciées à l’UNSS : 388 350 licencié-e-s et 550 900 pratiquantes soit 40% de la population scolarisée.
Quelle autre structure mobilise ainsi dans l’école aujourd’hui ?

Les enseignant-e-s d’EPS peuvent y jouer un rôle de soutien social pour l’accès à la pratique volontaire des filles. Depuis de nombreuses années, nous avons réfléchi aux attentes spécifiques des filles en proposant des formes et contenus de pratique, d’un côté par la reconnaissance d’activités qui au départ n’avaient pas place dans le cadre des rencontres UNSS, mais aussi par la question de la compétition et de la non exclusion.

Sur le rapport aux pratiques, nous avons réfléchi à de nouveaux espaces de pratique en rupture avec les représentations dominantes, ancrés aussi sur l’échange, le loisir, la convivialité.
On y écoute les exigences de celles qui ont en plus à concilier exigences scolaires et contraintes personnelles et familiales (les petits boulots des filles de lycée et LP par exemple).

Un point d’appui est que les filles prennent toute leur place dans les projets relatifs aux formations de jeunes officielles, de celles qui organisent, qui décident d’initiatives dans le cadre de leur AS.

Notre réflexion collective doit se poursuivre, elle constitue un véritable soutien pour engager de nouvelles dynamiques pour que les pratiques enseignées soient émancipatrices, compétition comprise. Mettons en avant les signes réels de réussite, ils sont des points d’appui pour mesurer le chemin parcouru et nous guider pour la suite.

On a réussi un bout de chemin quand Halimatou, Assia ou Angelène disent à propos de leur pratique dans le cadre de l’AS :
« J’aime les moments où on apprend, où on fait des exercices, ceux où on se déplace et où on fait des matchs et des rencontres avec tous les autres collèges. »
« J’aime l’ambiance, les relations, retrouver les autres, les stages d’arbitres, le goûter et les grillades en fin d’année. »
« J’aime quand on revient dans le car et que l’on dit aux garçons que l’on a gagné, je suis heureuse ! ».
« J’aime la pratique de l’escalade sans compétition où chacun essaie de progresser et où on se fait nos défis. »
« J’aime quand on essaie de gagner ensemble et que l’on fait tout pour y arriver en s’entendant bien ! »

Poursuivons notre travail et restons concepteurs et acteurs de toutes les formes porteuses du développement de ce sport scolaire-là, faisons de l’espace de chaque AS un véritable lieu de formation pour les filles, où on y vit des expériences qui laissent des traces !

Ne cédons pas à la politique aveugle du chiffre que l’on veut nous imposer et qui ne sert qu’une politique de « communication » !
Gardons cette question entre nos mains.

Notre défi , c’est chacune, chacun dans le quotidien, à chaque instant garder vigilance, ne rien laisser de côté, être à l’écoute, respecter et agir pour contribuer à mener cette marche vers l’émancipation des filles.

Ce texte est paru dans Contrepied HS n°4 – sept 2012 – Sport demain, enjeu citoyen