G 229, Jean-Philippe Blondel, Editions Buchet-Castel, 2011

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C’est le titre d’un livre de Jean-Philippe Blondel que nous devrions conseiller à tous les étudiants qui préparent le CAPEPS.

Loin de la démagogie de François Begaudeau (Entre les murs) ou de la provocation de Jean-Paul Brighelli (La fabrique du crétin ), avec JPB nous sommes au cœur du métier d’enseignant, dans la salle de classe, la 229 bâtiment G, que le proviseur de ce lycée attribue à un jeune prof qui arrive. Il y restera trente ans. Et pendant 240 pages nous le voyons vivre, rire, s’angoisser, se mettre en colère, jubiler au contact de ceux « qui attendent quelque chose de nous ».

JPB aime ces jeunes et il le fait savoir : « C’est pour cela que je fais ce métier, que nous le faisons tous. Parce qu’ils sont là. Parce qu’ils vivent et que nous vivons avec eux. .. parce qu’avant tout dans un lycée, on vit. » Et on ne vit pas que de didactique ou de préparation à l’examen même si JPB se montre très soucieux et très exigent quant au travail scolaire pour lequel il assume pleinement sa responsabilité entre les murs de sa salle de classe la G229 : seigneur incontesté de ces vingt mètres carrés.

Le lycée, un lieu de vie ? Drame, fête, chantier, rencontre, amour, haine… sans cesse recommencés. Une solitude parmi tous les siens et le partage de moments de bonheur.

Je mettrais en écho à cette confession deux autres ouvrages qui ont la même valeur humaine et qui semblent se répondre : J’apprends de Brigitte Giraud et Chagrin d’école de Daniel Pennac.

Que ces témoignages sont précieux et émouvants quand ils chantent à leur façon ce que leur auteurs doivent à leur école ou pleurent ( ?) ce qu’ils y ont raté. « L’école contient notre horizon » dit Brigitte Giraud et elle ajoute quelques mots touchants sur l’apprentissage qui est à la fois une souffrance et un sauvetage : « Je grandis en même temps que j’apprends. » Tandis que Pennac se chagrine « de ne pas avoir saisi l’occasion d’éprouver cette joie immense d’avoir compris et saisi que l’effort portait en lui-même la promesse de cette joie ».
– Jean-Pierre Blondel « G 229 », Editions Buchet-Castel, 2011.
– Daniel Pennac, « Chagrin d’école », Editions Gallimard, 2007.
– Brigitte Giraud, « J’apprends », Editions Stock, 2005.