La grande majorité des élèves punis au collège (80%) sont des garçons. Ce livre montre l’effet pervers des punitions qui consacrent les garçons dans une identité masculine stéréotypée et renforcent les comportement qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les conduites sexistes…
Cette recherche montrer que gérer les phénomènes uniquement par la sanction et la répression participe, par effet de réflexivité et de façon perverse, à la reproduction d’une société dominée par les valeurs viriles.
La sanction fonctionne chez les garçons comme :
– un rite différenciateur de sexe car elle marque symboliquement l’affirmation de la différence à l’autre sexe,
– un rite fusionnel car elle atteste de la conformité aux normes de la virilité,
– un rite du passage car elle signe l’entrée dans le groupe des dominants et d’une parade sexuée masculine devant les filles.
Cette quête, notamment dans le cas des violences en groupe, est bien plus une pratique d’intégration, d’hypersocialisation que celui d’un manque de lien social.
Un livre qui questionne les pratiques du monde scolaire notamment dans le rapport à la sanction et lorsque le tout répressif semble être la solution miracle.
« Si les châtiments légaux sont faits pour sanctionner les infractions, on peut dire que la définition des infractions et leur poursuite sont faites en retour pour entretenir les mécanismes punitifs et leurs fonctions. » Foucault.
Voilà qui nous invite à replonger dans les lectures de cet auteur passé pour éclairer le présent.