La technique est au cœur de l’histoire de la civilisation

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Yves Schwartz est Professeur émérite de philosophie. Il cherche à comprendre l’activité de l’individu au travail. Sa perspective est de saisir en quoi l’usage de soi par soi et par les autres est toujours un compromis de normes au sein duquel l’individu n’est jamais un simple exécutant. L’ergologie, interrogation générale sur l’activité humaine, se construit dans l’apprentissage de l’activité sous l’initiative de celles et ceux qui la mènent.

La technique continue d’être « maudite » en EPS, que t’inspire cette appréciation ? Est-ce compréhensible ?

La technique n’a pas à être considérée comme un niveau inférieur d’activité humaine, elle est au cœur de l’histoire de la civilisation. Pour être bref, je reprendrais les propos d’un de nos plus grands philosophes, Georges Canguilhem, qui a situé « l’agir technique », pas l’objet technique, mais l’activité technique, comme action de transformation de son milieu de vie pour en élargir la jouissance et les possibilités d’usage. Il considère que cet « agir » humain s’inscrit dans le prolongement de la vie, essayant d’approcher en quelque sorte le « qu’est-ce que vivre ? ». C’est une thèse fondamentale qu’on peut trouver chez Bergson, même si Canguilhem a toujours eu des rapports ambivalents avec ce philosophe. Cet « agir » s’inscrit également dans la continuité de ce grand anthropologue que fut André Leroi-Gourhan, que Canguilhem a connu. Il ne faut surtout pas commettre l’erreur, compte tenu de notre culture, de notre manière de produire la société et la vie depuis le 18è siècle, de réduire la technique à un prolongement de la science, de la dévaluer comme étant seulement une application des sciences. C’est une façon « moderne » de mécomprendre l’agir technique. Ainsi pour Canguilhem, si je voulais résumer l’interrogation fondamentale de sa philosophie, ce serait : « qu’est-ce que vivre ? ». Et ceci par opposition à la matière, à l’inorganique, aux objets matériels. Il y a une distinction totale chez lui entre l’inorganique, la matière et le vivant. Bien-sûr on se posera la question que se sont posée les matérialistes : comment la matière peut-elle engendrer la vie ? Mais Canguilhem se méfiait des matérialistes, toujours en risque de simplifier la vie. Et vivre pour lui, même pour les plus petits des êtres vivants, c’est ne pas subir le milieu, c’est toujours d’essayer, avec le risque d’échec et de mort, de proposer ses propres normes de vie, de santé, à son environnement. Chaque vivant, comme vivant, a des valeurs de vie, des besoins divers, se nourrir, se reproduire, qui lui sont spécifiques à lui comme « centre de vie ». Pour chaque être vivant, le qu’est-ce que vivre c’est d’essayer de faire prévaloir ses exigences au sein de son milieu de vie. Se déplacer en sécurité, se nourrir, sélectionner les meilleures conditions climatiques, cela polarise le milieu en valeurs positives ou négatives. C’est donc un rapport dynamique, « polémique » au milieu que décrit Canguilhem. Ce rapport polémique au milieu, c’est avec le corps comme donné à la naissance, qu’on l’expérimente. Ceci quel que soit le vivant, que ce soit un insecte, un vertébré, c’est toujours ce corps « donné » qui à la fois oriente et est l’instrument de cet agir. Leroi-Gourhan fait une synthèse magnifique à cet égard quand dans Mécanique Vivante, il évoque ce développement progressif, dans l’Evolution de la Vie, des moyens d’emprise sur le milieu. On voit apparaître progressivement les membres, les pattes, puis la capacité à se redresser pour pouvoir laisser se développer en interaction le pôle manuel et le pôle facial. La technique s’inscrit dans le prolongement de ce mouvement de complexification du vivant et par conséquent les premiers outils sont, comme le dit encore Bergson, le prolongement de la main. On doit ici penser aux premiers outils du paléolithique. L’exigence du « vivre », c’est l’élargissement de ses pouvoirs, de ses capacités à user de son environnement. L’émergence de la science, de l’industrie ne change pas cette visée immémoriale, même si le milieu à vivre est complètement transformé. Descartes, Leibniz, on ne le sait pas assez, ont dit combien l’existence d’artisans créateurs d’objets complexes, des horloges, des fontaines, automates…alors qu’ils ne possédaient pas les connaissances en physique, en cinématique, en mécanique, étaient néanmoins déterminantes pour le développement scientifique lui-même. C’est en s’appropriant ces œuvres, ces produits, en les décomposant, en les analysant pour les reproduire à l’échelle industrielle que la science a fait des bonds phénoménaux. On pourrait évoquer les nouvelles technologies, l’intelligence artificielle aussi. Canguilhem, et je soutiendrai ce point de vue, dirait qu’elles ne font, au-delà de leur puissance, que s’inscrire dans la continuité de la technique comme prolongement de la vie. 

Cette approche met en avant la question essentielle de l’activité des individus. Peux-tu préciser ta pensée lorsque tu dis que l’activité humaine est un débat de normes ?

Oui la vie est un débat incessant justement sur les normes de vie, le sport aussi je pense, nous y reviendrons. « Débats de normes », « usages de soi par soi », « usages de soi par les autres », « dramatique d’usage de soi » sont des concepts issus de mon activité de philosophe sur le travail. Et dans ce cadre de réflexion sur le travail humain un concept central émerge, celui de « corps soi » qui, je crois, nous concerne ici directement. En fait il vaut pour toutes les questions fondamentales que vous, comme moi-même, pouvons nous poser. Qu’elles soient d’ordre épistémologique, philosophique, éthique, politique, sans doute mêmes pédagogiques. C’est à partir de l’étude du travail humain que mon attention, – une tension en fait- s’est portée, appuyée sur le concept « d’activité », sur la question centrale du « corps soi ». C’est une clé pour comprendre le travail humain, cela doit l’être encore plus pour saisir cette activité humaine spécifique qu’on nomme le sport.

Je pense en effet que le sport est le lieu privilégié pour réfléchir au « corps soi ». Issu encore une fois du travail, j’ai élargi l’idée de « corps soi » à l’ensemble de l’activité humaine. A l’intérieur du cercle général de la vie, le cercle inclus de l’activité humaine comprend des types d’activité spécifiques où se jouent des débats de normes dont nos corps soi sont le creuset : le travail, l’activité artistique, politique, la musique, le sport…Si l’on considère par définition l’activité humaine comme « un débat de normes », on peut considérer en ce sens que les animaux ne « travaillent » pas, parce que si la polarisation du milieu en valeur nous est commune avec eux, la médiation entre ces valeurs de vie et nous passe par des normes, ces normes sont créées dans le tissu historique des peuples.

Dans l’ouvrage collectif, Je sur l’Individualité sous la direction de Lucien Sève (Editions Sociales 1987), ma contribution « Travail et usage de soi », est pour moi un point de départ. Son propos n’a pas toujours été compris initialement, mais aujourd’hui en France et dans d’autres pays (le Brésil en particulier), il est à la source de nombreux travaux scientifiques. « Débats de normes » donc parce que dans les activités humaines, le double usage de soi, par soi et par les autres, est toujours l’objet d’un débat, jamais prévisible, jamais anticipable. Prenons l’exemple du travail humain, l’usage de soi par soi et/ou par les autres est notamment au cœur du travail marchand, débat au mieux visible, au pire, invisible. Débat entre l’usage de ce que les autres veulent faire de nous et celui que nous voulons, nous, faire de nous-mêmes où on peut retrouver en simplifiant la distinction des ergonomes entre travail prescrit et travail réel : forme concrète aujourd’hui de la thématique générale du « qu’est-ce que vivre pour un être humain » ? Comment ne pas seulement subir l’usage de soi par les autres, c’est-à-dire par le milieu, milieu social, milieu de travail, et comment essayer de proposer au milieu de vie ses propres normes d’usage de soi et de vie ?

Doit-on penser que dans le travail on peut penser l’individu comme producteur de soi, voire émancipateur ?

L’émancipation, c’est toujours un devenir, c’est faire reconnaître dans un milieu humain, social avec, ses normes préexistantes, ses rapports de force l’omniprésence active, opérative de débats de normes et ce qu’ils proposent comme « réserves d’alternatives ». La crise, la maladie viennent toujours de ce qu’il y a déni ou au moins invisibilité, de nos débats de normes et que donc la tentative de vivre en « santé » dans notre milieu de vie nous est opacifiée voire niée, refusée. Vous voyez toutes les difficultés qui peuvent surgir de cet état de fait, politiques, sociales, psychologiques, affectives… Mais vous voyez l’intérêt d’une familiarité avec le travail humain pour formuler des réponses à vos questions sur la production de soi, l’émancipation, l’intérêt du dialogue avec l’ergonomie, toute l’instruction qu’ont pu nous apporter les formations que nous avons créées en ergologie. C’est à partir du constat de nos amis ergonomes, notamment de l’équipe d’A.Wisner du CNAM, que nous avons découvert que dans toute activité de travail y compris les plus taylorisées, les plus prescrites, les plus contraintes, où l’usage de soi par les autres paraît maximisé, il y avait toujours un espace, une forme possible de l’usage de soi par soi. Et en ce sens les travaux d’Oddone (voir Redécouvrir l’Expérience Ouvrière, Editions Sociales 1981), la philosophie de Canguilhem (notamment ce que nous venons de dire sur la technique), nous ont été d’un puissant appui. 

Qu’entendre par « corps soi » et quel rapport entre technique (au sens des techniques corporelles ) et corps soi ?

Chacun voit bien ici et partant des réalités de l’activité de travail que le sport est un champ d’investigation dans lequel les concepts ergologiques de « corps soi », de « débats de normes » sont pleinement opératoires. Là où justement le « corps soi » est central. Je vais donc essayer d’explorer cette hypothèse. Dans les situations les plus contraintes, les plus normées, les plus réglées, toujours, je dis bien toujours, la personne agissante, même supposée pure exécutante fait toujours œuvre de recomposition, de renormalisation du cadre formel dans lequel elle agit. Je n’invente rien, c’est la démonstration faite pas les ergonomes. Et il est impossible de désintriquer dans ces renormalisations ce qui tiendrait à la partie biologique, corporelle de notre être et aux dimensions du pensable, verbalisable, conscient. C’est pour cela que j’ai appelé « corps-soi » le creuset de ces débats de normes et acteur de ces renormalisations.  J’ai généralisé cette idée à un niveau anthropologique en posant le principe qu’elle vaut pour toute activité humaine, sport compris et peut être plus là qu’ailleurs. Il y a toujours une forme plus ou moins visible, voire invisible de retravail des normes. D’abord par ce que c’est une source d’efficacité (faire à peu près correctement son travail en tenant compte de ses objectifs avec plus ou moins d’engagement) ensuite parce que c’est une façon de réinjecter de la norme santé dans le milieu de vie, de le transformer par rapport à soi. Le travail, (le sport) n’est jamais une chose simple qu’il suffirait de commander, de prescrire, de gérer pour qu’il soit comme on souhaite qu’il soit. Il n’est jamais et heureusement totalement « anticipable ». Il a toujours des surprises en réserve… Dans le sport aussi il y a des règles, des protocoles, des comportements attendus, bref l’équivalent des formes d’usage de soi, d’usage de son corps-soi, par les autres : sans les règles, les codes, les normes antécédentes de l’agir, il n’y aurait pas d’activité qui est précisément la négociation de notre corps-soi avec ces normes et ce qui nous fait résistance. La pratique du sport est une suite continue de réinterprétation des normes, des contraintes et de normalisations de notre corps-soi pour les opérationnaliser. Une série inanticipable d’arbitrages où le corps-soi décide de ce qu’il peut ou doit faire dans la situation. 

J’ai toujours pensé par expérience personnelle, par réflexion philosophique que le sport était une découverte de mon être, parce que mon être est un corps-soi, une découverte et une invention permanentes de soi par soi dans l’activité. Ce qui donne au sport une sorte de privilège dans le rapport de soi avec soi dans la mesure où ce soi est un corps-soi. Une sorte d’enquête sur moi-même pour savoir où sont mes limites, jusqu’où je peux aller, pour apprendre comment je gére mes propres conflits de normes, mes propres dramatiques d’usage de soi. Le sport comme la sexualité est ainsi toujours une rencontre avec soi-même, une aventure. Monter à vélo le Mont Ventoux , pour qui n’est pas un professionnel, c’est un peu une expérience existentielle, on scrute les messages de son corps-soi, immergé dans le milieu naturel qui change avec l’altitude. 

C’est ce même corps-soi qui, dans les sports collectifs, est convoqué en permanence dans ses choix d’usage dans son rapport aux autres. Et cela sur la base d’indices fugaces, où s’intriquent informations sensorielles, données mémorielles et jugements conscients. Comme footballeur (médiocre), je me suis souvent interrogé sur l’agir ensemble, sur les connivences discrètes avec les équipiers, les regards, les perceptions instantanées qui expliquent nos choix à chaque moment et font le jeu (je fais la passe, à qui, ou j’y vais seul ?). Je me suis passionné pour cette activité humaine où heureusement rien ou peu n’est « anticipable », le pire comme le meilleur peut arriver, où les règles finalement libèrent plus qu’elles ne contraignent, bref où l’histoire n’est jamais écrite. Il est de bon ton de critiquer le caractère trop souvent égotique du sport, plus sans doute aujourd’hui qu’hier. D’une certaine manière, il le mérite, comme méritent toujours d’être dénoncés ses excès, ses bassesses. Mais il ne tient qu’à nous qu’il soit au contraire une école de l’humilité, de la modestie. S’il doit, par essence, pour tous, rester une possible expérience d’apprentissage de ce que peut notre corps soi, un moyen puissant de « faire craquer ses propres normes » selon la formule de Canguilhem, de se frotter à d’autres normes, il doit être aussi, le moment où chacun se construit une attention au « corps soi » des autres, à l’agir des autres, à leurs débats de normes, à leur dramatique d’usage d’eux-mêmes, une occasion très singulière de respecter l’autre comme corps-soi traversé, comme nous le sommes nous-même, par des débats de normes, plus ou moins en pénombre.

Il y a donc toujours une tension dans notre vie, c’est le propre de la vie humaine, plus ou moins visible ou invisible. On voit rarement à quel point la vie est en permanence sous tension, ce qu’évoque la notion de « dramatique » (ce qui ne veut pas dire du tout qu’il s’y passe en permanence des événements à connotation tragique !) Il s’agit de la dramatique des arbitrages entre l’usage que l’on m’impose et celui que je m’impose. Je suis passé de l’idée de l’usage de soi (par soi, par les autres) dans « Travail et usage de soi » (1987), à l’idée de l’usage d’un corps-soi essentiellement pour deux raisons : que l’activité de travail soit celle d’un corps est évident dans les premiers exemples industriels à notre disposition. Mais c’était bon de le dire. Mais, seconde raison, fallait-il accréditer l’idée que se développait avec les activités de service, une nouvelle anthropologie du travail libérée des ressources et contraintes corporelles ? Il était essentiel de dire et montrer la continuité d’une anthropologie de l’activité (industrieuse) comme succession de débats de normes dont le creuset est un corps-soi, au même titre que l’on rappelait en commençant que l’agir technique ne changeait pas de nature dès que la science cherchait à s’en approprier la visée immémoriale. De même qu’une opératrice sur chaine de montage transforme son poste de travail à l’insu de l’œil du novice, seul l’ergonome peut saisir les indices de cette transformation et montrer que derrière le corset du prescrit se cache un autre travail, réel celui-ci et qui insère un micro-espace de décision, de liberté que les injonctions des responsables de la production n’effacent pas, de même dans toute activité de (relation de) service, ce sont toutes les dimensions de notre corps-soi qui sont convoquées, attention, mémoire, postures, voix, disposition par rapport aux autres et vigilance par rapport au milieu technique et humain. Or c’est cet ajout du « corps » à « soi » qui est décisif pour voir dans la pratique sportive une entrée féconde dans la problématique anthropologique de l’ergologie.

On doit donc comprendre réappropriation permanente, par le sujet agissant des normes en vue de leur transformation dans l’acte réel ?

Exactement et encore une fois tout ce que je dis de l’expérience du travail humain, j’en fais une généralisation anthropologique. Nos lointains ancêtres vivaient déjà comme cela. C’est une espèce de postulat qui caractérise l’humanité, qui concerne les situations les plus contraintes et, à fortiori, les autres. Mais cette transformation est partielle, parfois risquée, et peut être exceptionnellement tragique.

Il y a en permanence de l’intention personnelle dans l’activité, une pensée personnelle et intervenante

Le problème c’est que cette pensée est souvent obscure, entre le dit et le non dit, il y a une frontière très fine, une zone grise, précisément parce que le corps est en jeu. Nietzsche parlait du soi comme d’un « sage inconnu », il y a beaucoup de cela. Dans les renormalisations, il y a des éléments qu’on peut nous-mêmes ressaisir, se réapproprier et d’autres qu’à première approche on ne maîtrise pas. Dans l’exemple de l’opératrice évoqué à l’instant, la posture corporelle qui est la sienne à cet instant, le changement partiel d’ordre des opérations initialement prescrit, le fait qu’elle « décide » ou non de gagner du temps, et tout cela en lien avec sa morphologie, son état de santé, sa fatigue, ses expériences incorporées, sa virtuosité, une partie de ces éléments au moment où elle agit sont des impensés. De même quand on fait du vélo, le degré de pression sur la pédale est plus ou moins volontaire, plus au moins impensé. Dans chaque cas, l’unité du « corps » et du « soi » crée une zone incertaine. Dans le cas de l’opératrice, comme dans tout agir humain, on doit s’interroger : qu’est-ce qui renormalise ? quelle est l’entité qui est opérante ? Si on dit la pensée, oui pour la part qui lui revient mais pas elle seule ; on le devine il y a autre chose qui opère en nous en synergie dans de telles situations, des formes de régulations, de mémoires corporelles qui ne sont pas sous contrôle. On connaît mal le fonctionnement neuronal dans ce cas. Comment le cerveau sélectionne tel comportement, tel arbitrage instantané par rapport à tel autre ? C’est le mystère du « corps soi » agissant, une sorte d’alchimie énigmatique, cette « synergie de ressources hétérogènes en nous ». Et cela nous met face à une énigme d’ordre épistémologique : quelle science, quelle discipline peut modéliser le fonctionnement de cette synergie ? Question d’autant plus insondable qu’à travers les arbitrages des questions d’ordre éthique, des valeurs sont nécessairement convoquées pour permettre de trancher les choix. C’est à tout cela que nous confronte le concept de corps-soi et c’est pour cela que la pratique sportive peut participer d’une propédeutique philosophique, éthique et politique. 

Entretien réalisé par A.Becker et J.Lafontan et paru dans Contrepied EPS et Culturalisme – HS n°20/21 – Mai 2018

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