Le capital sexuel

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Dana Kaplan, Eva Illouz, Seuil, 2023

Comment le concevoir ? « Quels avantages les réserves de capacités sexuelles incarnées et détenues individuellement peuvent-elles produire ? Sont-ils purement sexuels, ou bien les actifs sexuels peuvent-ils aussi produire des avantages non sexuels ? » (p. 53).

Les auteures développent les quatre catégories du capital sexuel, de la sphère domestique au capital sexuel néolibéral. Celui-ci s’inscrit dans le dispositif « performance/jouissance » qui contraint les « sujets néolibéraux à toujours s’amuser, expérimenter et se montrer créatifs », critères qui fondent l’être néolibéral car voué à améliorer l’employabilité, en clair user au mieux de la liberté sexuelle pour la mettre au service de sa trajectoire professionnelle. Elles nous invitent à comprendre cette sexualité comme une compétence sociale qui exprime une certaine efficacité et affirmation positive de soi en ayant soin de préciser que « seuls certains sujets peuvent obtenir des retours sur investissement sur leurs capacités et expériences sexuelles » (p. 119), à l’image du capital culturel, habitus propre à la classe moyenne. Le capital sexuel est étroitement « intriqué à la totalité de la reproduction capitaliste ». Vision entrevue par Marx qui prédisait la capacité du capitalisme à s’accaparer la totalité des formes d’existence des individus.

Jean Lafontan

 

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