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Ah ! quelle est belle la nature cultivée, s’était exclamé le grand naturaliste Buffon.
Peut-on dire en le paraphrasant « qu’ils sont beaux et riches ces sports de nature », purs produits eux-mêmes d’une très longue confrontation « culturelle » avec les éléments « naturels ». N’est-ce pas Jacques Ulmann qui vient de nous quitter, qui nous a alerté en écrivant « les doctrines pédagogiques qui se réclament de la nature semblent vouées à de nombreuses équivoques ».
Mais l’appellation « sport de nature » a fait aussi problème et le débat a été vif pour cerner la spécificité d’un ensemble dont le dénominateur commun est trop commode pour être honnête.
Doit-on parler « d’activités », de « loisir », en croyant préserver ainsi un espace de liberté et de créativité pour se distinguer des contraintes supposées du sport urbain ?
Doit-on constater cependant que nous sommes en présence de nouveaux sports riches de techniques et d’engins très élaborés, se déployant aujourd’hui dans une nature certes civilisée et sécurisée mais avec heureusement la capacité intacte de provoquer l’émotion et l’imaginaire.
C’est tout cela qui appelle des apprentissages exigeants pour atteindre l’autonomie dans une aventure maîtrisée à l’opposé des tentations pour les pulsions de mort !
Ne doit-on pas enfin être lucide sur les fortes inégalités sociales qui marquent ces pratiques et sur la marchandisation accrue des loisirs de consommation de faible niveau.
On mesure alors qu’il y a un enjeu sérieux pour une véritable démocratisation de l’EPS qui devrait faire toute sa place à ces objets culturels de qualité dans une perspective critique et progressiste en relevant les défis du coût social et des problèmes d’organisation et de sécurité.
C’est l’objectif de ce numéro de montrer que c’est possible à partir de nombreuses réalisations des équipes de collègues et avec l’éclairage d’un ensemble de contributions aussi diverses que remarquables.
Pas d’EPS sans APPN !
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