Maternelle : quelle EPS ?

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Du droit à une culture physique extra-ordinaire !

Contrepied n°11 – Octobre 2002

L’éducation, entrée dans la culture ! Le beau titre du livre de Jérôme Bruner a été une invitation stimulante pour prolonger notre exploration des rapports entre EPS et activités physiques sportives et artistiques, cette fois au tout début du processus éducatif.
Pour situer l’importance de l’enjeu “culturel”, il n’est peut être pas inutile de rappeler le cas extrême des enfants recueillis par des loups et qui avaient “appris” à se déplacer sur les genoux. Pour eux, la marche n’avait rien de naturel. Evoquons aussi ces petits montagnards qui savent skier avant de marcher ou encore les fameux bébés nageurs qui ont fait couler beaucoup d’encre.

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Description
Édito
Sommaire

Mais au fait, que propose notre société à sa petite enfance au travers de ses familles, de son école, de ses crèches, de ses institutions sportives et culturelles de type associatif ou marchand ?
Va t on pour le plus grand nombre, au delà de la santé, au delà d’une activité physique “ordinaire” et d’usage utilitaire, au delà d’une activité exploratoire souvent limitée par les angoisses sécuritaires ?
Le mérite historique de la maternelle française a t il atténué le retard qui marque notre système éducatif “intellectualiste” en matière d’accès à une culture physique moderne. Rappelons les difficultés rencontrées pour les collèges, les faiblesses persistantes en lycée et en primaire ! Note t on le même retard pour l’accès au langage ?
N’y a t il pas, concernant l’EPS, des obstacles particuliers au niveau de la petite enfance ?
II y a bien sûr, les économies mesquines sur l’accueil, les formations mais il y a aussi de fortes pesanteurs idéologiques qui mêlent vision dualiste du “corporel” et conception abstraite de la motricité et qui se manifestent parfois par la crainte que l’apprentissage “d’activités culturelles” ne fassent violence à l’enfant roi. Ne limite t on pas ainsi, l’ambition éducative à un fonctionnalisme spontané ou “naturel” ?
Pourtant la réalité semble heureusement plus contradictoire : les pratiques pédagogiques témoignent d’une riche créativité et de la grande disponibilité des acteurs et actrices qui s’appuient sur l’envie qu’ont les enfants d’expérimenter dans toutes les directions.
Enfin, signe des temps, les nouveaux programmes ouvrent la perspective d’apprentissages premiers des APSA. Ainsi va t on pouvoir dépasser par le haut les concurrences souvent contestables des “structures extérieures”, des fédérations sportives ou encore du secteur libéral.
Telle est l’ambition de ce numéro : montrer qu’il n’y a pas de fatalisme à un quelconque “illettrisme physique”, donner à voir qu’il est possible de doter tous les enfants de pouvoirs nouveaux et inédits, en bref, d’une culture physique “extraordinaire”, ce qui suppose bien sûr une vision large et repensée des APSA elles mêmes, sans parler de quelques choix sociaux et politiques que l’on pourra exiger avec d’autant plus de force que l’on saura comment en finir avec ces friches méconnues !

 

Enjeux

Du côté de la formation

  • Spécificité de la didactique en maternelle (A. Le Bas)
  • Outil pour une programmation de l’EP (M. Delga)
  • Lancer… oui, mais pourquoi ? (A. M. Havage)

Du côté des pratiques

En prolongement de l’école

En guise de conclusion … quelles pistes pour la formation ?