Le tabou sur les violences sexistes et sexuelles dans le monde du sport commence à être levé. Le film de Leornado Van Gijl participe à dénoncer ces dérives. Il évoque la réaction d’une jeune espoir du tennis belge confrontée à la mise à l’écart de son entraîneur. Alors que tout le monde s’interroge sur les raisons de sa suspension, Julie se tait. Le réalisateur s’intéresse à la communauté sportive et aux injonctions faites aux victimes d’abus sexuels d’agir de telle ou telle manière. L’aspect pédagogique du film est indéniable, en termes de prévention et sensibilisation. Il met dans la lumière la victime, son courage et sa dignité, remisant l’agresseur dans l’ombre, dans le hors-champ, la honte de son côté.
Le parti pris artistique du réalisateur, avec une mise en scène clinique, entre chape de plomb et ambiance feutrée, la façon très inhabituelle de filmer les courts de tennis, permet d’aborder ce sujet difficile avec pudeur.
Tourné avec peu de moyens, produit par les frères Dardenne, qui se sont toujours attachés à dénoncer les injustices sociales, ce film a été choisi par la Belgique pour représenter le pays aux Oscars 2025 dans la catégorie meilleur film international.
