La crise sanitaire a redonné du pouvoir aux politiques de santé publique dans le contrôle de nos vies. Ce qui était de l’ordre d’un regard critique philosophique porté notamment par Foucault, parfois proches des dystopies de science-fiction, se révèle dans notre quotidien. Les épidémiologistes et différents expert·es envahissent nos espaces et semblent confisquer toute pensée critique à l’égard des choix réalisés en nous rendant coupables ou comme irresponsables en osant penser différemment …
L’ouvrage, piloté par Jacqueline Carpentier, est une série de textes de recherches issus d’un colloque du CNAM qui nous aide à penser autrement les prescriptions actuelles de la gestion de nos vies quotidiennes. Jacqueline Carpentier dénonce le régime de pouvoir qu’exercent les recherches de santé publique. Elle révèle les formes d’oppression qui sont créées sur le sujet, quels que soient sa culture, ses origines, son environnement, par un ordre néolibéral mondial exercé par les savoirs du modèle biomédical de la médecine et par les politiques publiques de santé. « Chacun est soumis à une injonction à la réalisation de soi, auto entrepreneur de lui-même ou d’elle-même, sensé exercer un auto-pouvoir, un autocontrôle, au nom de la responsabilité et de l’autonomie, du souci de soi, qui revient à soumettre les individus à la domination des savoirs de la santé publique. »
